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La compétitivité des élevages laitiers au printemps 2020

La compétitivité des élevages laitiers au printemps 2020 est-elle suffisante pour affronter une crise qui se profile ?

Calculé sur un échantillon constant de 180 élevages clôturant leur comptabilité sur le 1er semestre, le prix de revient des 1 000 litres de lait s'établit en moyenne à 365 €, soit 8 euros de moins qu'en 2019. 

La réduction du prix de revient moyen en un an s'explique par l'amélioration de la productivité de la main d'oeuvre de + 13 000 litres vendus par unité de main d'oeuvre affectée à l'atelier laitier, liée à la hausse des livraisons par exploitation (+ 34 000 litres). Ce volume supplémentaire permet de diluer les charges de structure, et en particulier les charges de mécanisation (- 4 € par 1 000 litres).

 

Cette dilution permet de compenser :

  • l'augmentation des charges opérationnelles, liée à celle du coût fourrager,
  •  la diminution des aides.

Grâce à l'amélioration de la conjoncture laitière jusqu'au printemps 2020, près de 2 éleveurs sur 3 ont un prix de revient inférieur à leur prix de vente du lait. Aussi, ces éleveurs peuvent rémunérer leur travail au delà de 1,5 SMIC par actif à temps plein sur l'atelier laitier.
 

 

Plus de un éleveur sur deux (53% exactement) dispose d'un prix de revient supérieur à 360 € par 1 000 litres.

Avec des compléments de prix (taux, qualité et divers) d'environ 30 €, ces éleveurs ne seront pas en mesurer de rémunérer leur main d'oeuvre à hauteur de 1,5 SMIC si le prix de base du lait est inférieur à 330 € les 1 000 litres (toutes choses égales par ailleurs).

 

 

La situation économique de la majorité des éleveurs laitiers pourrait se dégrader au second semestre 2020 avec :
-> un prix de base du lait en baisse suite aux effets de la crise COVID (selon les Laiteries) et à l'incertitude autour du Brexit,
-> des stocks fourragers affectés par la sécheresse estivale.

Prévision de trésorerie, connaissances du prix de revient et des leviers adaptés à son élevage (coût alimentaire, mécanisation etc) sont des éléments indispensables pour piloter son entreprise dans un contexte laitier à nouveau chahuté.

Pierre CHAMBARD
pchambard@53-72.cerfrance.fr