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Témoignage client : Repenser son modèle agricole en famille, Cerfrance Mayenne-Sarthe Témoignage client : Repenser son modèle agricole en famille, Cerfrance Mayenne-Sarthe

La performance durable de mon entreprise

Témoignage client : Repenser son modèle agricole en famille

Découvrez le témoignage de Christine et Éric PRÉVERT, associés du GAEC de Villeneuve à Lassay-les-Châteaux, ont partagé leur expérience d’une transition progressive vers un système plus respectueux de l’environnement. Parents de 4 enfants et issus d’une lignée d’agriculteurs, ils se sont interrogés sur l’impact climatique de leur exploitation et ont amorcé un virage qui redéfinit leur approche de l’élevage.

Un héritage familial et une première réussite économique

Christine et Eric PRÉVERT, GAEC de Villeneuve

La ferme, transmise depuis plusieurs générations, comptait à l’origine près de 80 hectares et produisait déjà du lait.

Au fil des années, nous l’avons portée à 100 hectares et environ 650 000 litres de lait par an avec 60 à 65 vaches laitières.

Ce système, intensif et basé sur le maïs, fonctionnait bien.

Nous avons aussi mis en place un atelier taurillon laitier, cela correspondait à la PAC de l’époque.

« On avait un système performant. On se disait souvent : “Pourquoi changer quand ça marche ?” »

 


 

Un déclic provoqué par la nouvelle génération

Nos enfants se sont toujours interressés à notre activité, nous interrogeant régulièrement sur notre impact environnemental. Sensibles aux questions climatiques, ils nous ont invités à consulter des articles scientifiques et à assister à des conférences sur le réchauffement climatique.

Cela donnait lieu à de nombreuses discussions.
Nous avons participé à une conférence du GEIC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du Climat) en Normandie, et là, nous avons pris conscience de l’urgence de maîtriser nos émissions de gaz à effet de serre. On a réalisé que 2100, c’est loin et proche à la fois, et que ça concerne directement nos enfants. 

Le système était performant, mais nous ne nous y retrouvions plus complètement.

Nous décidons d’analyser notre impact et d’explorer de nouvelles pratiques. L’exploitation intensif-maïs, réputée rentable, se révèle moins compatible avec nos aspirations et convictions.

L’option pâturage : un virage stratégique

Nous avons opté pour un système avec davantage d’herbe : nous avons converti 9 hectares de maïs en prairies, nécessitant la mise en place de paddocks, de chemins bétonnés, de clôtures mobiles et de bacs à eau.

Ce choix n’a pas été simple à accepter, notamment pour nos parents : ils ne comprenaient pas qu’on repasse une belle parcelle en herbe alors que le maïs donnait de bons rendements. C’était pour eux un retour en arrière.

Un système en rotation pour optimiser l’herbe

Un retour à l’herbe, ce n’est pas simple. Si on veut du lait avec de l’herbe, il faut quotidiennement quantifier l’herbe et accepter des variations de lait.

Nous utilisons un herbomètre pour évaluer le stock et anticiper les variations climatiques. Le système est en effet très dépendant du stade de pousse de l’herbe et de la météo. 
Il faut accepter de voir parfois les vaches sous la pluie et potentiellement abîmer les prairies, en se fiant au bilan global (moyenne lissée sur l’année). 

Les vaches changent de pâture après chaque traite, et nous avons regroupé les vêlages sur août-septembre-octobre pour que la fin de lactation coïncide avec la bonne pousse de l’herbe (printemps).

Contraintes rencontrées

  • Il nous a fallu réapprendre le métier. Nous avons suivi des formations sur la gestion de l’herbe. 
  • Du côté administratif, nous avons été contraints de retourner des prairies afin de conserver notre éligibilité aux aides PAC, ce que nous trouvons incohérent.
  • Enfin, si nos enfants nous ont incité à aller dans cette direction, la génération précédente trouve l’évolution très déroutante.

Malgré ces réticences et contraintes, nous avons maintenu le cap, estimant que l’herbe peut soutenir une production laitière stable, tout en réduisant l’empreinte carbone.

Premiers retours positifs

La mise en place des pâturages a rapidement montré des effets positifs.

  • Sur le plan du bien être animal, les vaches sont plus calmes, elles présentent moins de problèmes de pattes et nous sommes convaincus qu’elles vont vieillir dans de meilleures conditions.
  • Grâce à une complémentarité herbe-maïs, la production laitière est restée stable, prouvant qu’un modèle plus durable peut allier respect de l’environnement et performance économique.
  • Nous apprécions de voir les vaches évoluer dans un paysage davantage tourné vers le bocage et favorisant la biodiversité.

Un système en point d’équilibre… en attendant la suite

Nous considérons notre situation actuelle comme une “solution d’attente”. 

On s’est arrêtés à un certain niveau d’investissement immobilier. On veut voir comment ça évolue. 

En parallèle, nous réfléchissons à d’éventuelles conversions supplémentaires d’hectares et testons des idées pour prolonger la saison de pâturage (laisser les génisses dehors plus longtemps).
Nous ne voulons pas investir davantage dans la structure immobilière afin de favoriser la reprise de notre exploitation.
 

Nos conseils

  1. Il faut accepter de se former :  la conduite de l’herbe requiert des connaissances spécifiques. Nous conseillons une évolution progressive :  il est plus simple de reconvertir quelques hectares plutôt que toute la ferme d’un coup.
  2. La phase de vie de l’exploitation lors du changement est très importante : nous arrivions en fin d’amortissement, c’était totalement propice à un changement. Réduire la mécanisation est plus aisé lorsqu’on a peu d’investissements récents à amortir.
  3. Il faut s’entourer et dialoguer. La confrontation d’idées avec des conseillers, des experts, nos enfants, notre entourage…  a nourri notre réflexion.
  4. Enfin, pour avancer plus loin, il faudrait que toutes les parties prenantes prennent le temps de s'interroger et d'échanger pour trouver les meilleures solutions et les compromis, car on peut parfois être confrontés à des obstacles.

En conclusion

Le témoignage de Christine et Éric illustre la volonté de chercher un compromis entre la performance économique, l’héritage familial et la préservation de l’environnement.

En introduisant plus de prairies et en maîtrisant la pousse de l’herbe, ils ont amorcé un vrai changement de cap.

Une démarche qui, à leurs yeux, mérite d’être poursuivie et approfondie pour préparer l’avenir de leur ferme et de leurs enfants.

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