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LE REVENU DES ÉLEVEURS LAITIERS A LA PEINE

Cerfrance vous présente les résultats de clôtures comptables des exploitations laitières de notre territoire avec des repères concrets sur votre activité laitière. 

 

 

 

Hausse du prix de revient moyen de 11 euros par 1 000 litres en un an

 Source : L’atelier des Études Économiques (1) 

Entre début 2018 et début 2019, le prix de revient moyen du lait conventionnel augmente de 11 € par 1 000 litres. Ceci est dû aux hausses du coût alimentaire et des charges de mécanisation, ainsi qu’à la baisse des sous-produits (produit viande et aides Pac). L’effet de dilution des charges de structure et de main d’œuvre par du volume supplémentaire livré et l’amélioration de la conjoncture laitière sont insuffisants pour rémunérer en moyenne l’ensemble des facteurs de production sur les clôtures du 1er trimestre 2019.
La sensibilité des élevages aux aléas (principalement climatiques sur 2018) a eu un impact rapide sur la dégradation de leur performance : face au manque de fourrages et à l’augmentation du prix de l’aliment consommé (+ 19 € par tonne), le niveau d’étable brut régresse nettement à 7 200 l par VL (- 120 litres). Dans ce contexte, l’inertie des charges de structure pèse davantage dans les élevages dont la maitrise technique est faible.

Malgré une conjoncture laitière favorable, le prix de revient moyen est supérieur au prix de vente du lait. Avec l’augmentation marquée de certains postes de charges, le revenu des éleveurs laitiers spécialisés se dégrade au 1er trimestre 2019.

Conséquences : baisse de 4 700 € du revenu par actif familial et absence de marge de sécurité

Le résultat courant moyen des exploitations laitières spécialisées s’élève à 41 900 €. Il est en retrait de 9 100 € entre les 1er trimestres 2018 et 2019, soit – 4 700 € par actif familial. C’est le deuxième trimestre consécutif de baisse de revenu observée depuis mi 2017 malgré l’amélioration de la conjoncture laitière. Cette situation illustre un taux d’augmentation des produits (+ 1%) moins rapide que celui des charges (+ 4%).

 Source : L’atelier des Études Économiques (1) 

L’amélioration des produits s’explique principalement par l’augmentation du produit lait (progression du prix de vente du lait de + 3 € par 1 000 litres et hausse du volume livré de + 13 200 litres ou + 2%).
En parallèle, certaines charges sont en nette hausse : c’est le cas des aliments (volume consommé et prix unitaire), des charges de mécanisation (prix du carburant et entretien) ou des charges de personnel (cotisations MSA et salaires).


Avec une baisse de l’EBE de 9 700 € en moyenne, les éleveurs ont fait face à leurs besoins courants, mais sans dégager de marge de sécurité. Un an plus tôt, cette dernière s’élevait en moyenne à 10 600 €.

L’amélioration de la conjoncture laitière favorise une reprise des investissements, après deux années de maîtrise : les investissements nets s’élèvent à 48 500 €, contre 33 100 € en moyenne par exploitation l’année précédente. 

Au bilan, la trésorerie nette globale est négative à - 12 500 €, et le taux d’endettement global se stabilise à 57%.
 

A court terme, la conjoncture laitière reste bien orientée. Cependant, les mauvaises conditions climatiques 2019 ont amputé fortement les récoltes et les stocks fourragers. Aussi, les trésoreries de nombreux élevages laitiers devraient rester tendues plusieurs mois encore.

(1) : données moyennes issues de 605 comptabilités d’exploitations laitières spécialisées clôturées entre le 31/01/2019 et le 31/03/2019.

En savoir plus : Lire L’observatoire de la production laitière dont est extrait cet article sur Cerfrance Connect.

Pierre chambard
Chargé d’études Cerfrance Mayenne - Sarthe