
La performance durable de mon entreprise
Chaque petit pas dessine un chemin vers une agriculture rentable, régénératrice et humaine


Publié le 02.06.2025

Qui sommes-nous ?
Nous sommes 3 frères associés et 4 salariés, sans oublier notre belle‑sœur qui fait tourner notre boutique de vente directe sur l'exploitation.
Ensemble, nous élevons 450 truies, naisseurs-engraisseurs et cultivons 400 hectares.
L’idée n’est pas de grossir à tout prix. Notre moteur, c’est de fermer la boucle : les effluents nourrissent les cultures, les cultures nourrissent les animaux et la boutique nourrit symboliquement le territoire.
Ma passion : le sol vivant
J’ai attrapé le virus de l’agronomie il y a déjà longtemps, depuis, je décortique tout ce qui touche au sol vivant :
- Nous mettons en place des couverts végétaux après chaque récolte pour protéger, structurer et capturer du carbone.
- Nous nous sommes diversifiés : nous cultivons moins de maïs et plus de cultures à forte valeur ajoutée. Nous faisons de nouvelles cultures comme l'oignon, les pommes de terre... même si cela diminue notre surface en orge ou en blé.
- Les rotations allongées (oignons, pommes de terre, céréales, maïs) permettent de casser les cycles de maladies, d'alléger la pression phytosanitaire et de contribuer à une économie locale par l'intermédiaire de notre coopérative Territoire Du Maine (TDM). La rotation des cultures est un des leviers pour s'orienter vers une agriculture régénérative.
- Pour nourrir nos porcs, nous utilisons des co-produits locaux, en remplaçant peu à peu le soja importé par du lactosérum acheté à 40 km, ainsi que des tourteaux de colza et de tournesol. Cela nous permet d’être moins dépendant de la protéine de soja, un gain économique et une amélioration de notre bilan carbone.
- Autrefois perçu comme une charge, le lisier est devenu un atout. Nous avons aujourd’hui des possibilités de valoriser ces excédents auprès de l’unité de méthanisation de Rouessé-Fontaine (SAS FONTAINE AGRIGAZ). On peut donc transformer une «charge» en énergie et on réinjecte le digestat dans les champs.
« Le sol, c’est notre banque : plus on y dépose de matière organique, plus on récupère d’intérêts sous forme de fertilité. »
J'ai un conseiller agronome à mes côtés pour faire les bons choix

Je travaille avec un agronome Cerfrance depuis plusieurs années. Nous mettons en place des leviers pour limiter l’érosion des sols, réduire le travail du sol, diminuer l'utilisation des intrants chimiques (engrais minéraux, produits phytosanitaires) et augmenter le taux de manière organique dans le sol. Nous voulons ainsi favoriser une activité biologique afin d'assurer un bon fonctionnement du sol..
Le plus gros impact au niveau de la biologie du sol, c’est l'utilisation des produits phytosanitaires : insecticides, fongicides, désherbants... puis vient le travail du sol.
L'IFT (Indice de Fréquence de Traitement) n'est pas une fin en soit. Il permet de se comparer entre collègues agriculteurs et encore...
Je réalise 25 à 30 % de mes passages de pulvérisateur avec des produits bio type oligo-éléments ou des bactéries lactiques fabriquées maison. Les analyses de feuilles faites via NutriID et interprétées par les agronomes Cerfrance me permettent d'équilibrer les besoins de la plante, que ce soit du blé, de l'orge ou des pommes de terre. Moins on met de produits phytosanitaires, mieux se porte l'activité biologique du sol. Qui dit activité biologique, dit mycélium, mycorhization, bactéries , vers de terre etc... qui permettent aux plantes d'être encore plus résistantes aux bio agresseurs types insectes et champignons.
J'ai également fait mon bilan carbone : il révèle nos forces (stockage lié aux couverts) et nos faiblesses (dépendance au gasoil, aux engrais minéraux). Cela met en lumière les critères sur lesquels nous pouvons nous améliorer.
L’idée est de minimiser nos besoins en azote minérale, pour arriver à une balance azote de 0 et donc de réduire notre impact environnemental.
J'ai 50 ans. Il me reste donc 15 récoltes pour faire en sorte de les maximiser et rendre ainsi l'exploitation attractive pour des repreneurs.
Ma vision de la RSE : un jeu collectif
Ma démarche RSE ne concerne pas uniquement mon exploitation, mais concerne tout un réseau en amont et en aval, et à partir de là, les choses vont pouvoir évoluer, car tout seul on ne fait rien.
La RSE, pour moi, c’est donc accepter que la performance durable se joue en réseau. On peut être exemplaire chez soi ; si les fournisseurs, les voisins ou les clients n’évoluent pas, on plafonne.
D’où mon engagement dans la Convention des Entreprises pour le Climat session Agri‑Agro, avec Clara Gaillard, agronome Cerfrance Mayenne - Sarthe : six modules de 2 jours tous les 2 mois sur un an, 65 sociétés réunies, de la PME locale au groupe de 5 000 salariés. Toute ma carrière, j'ai travaillé avec des personnes issues du monde agricole. A la CEC, le fait de pouvoir travailler avec des chefs d'entreprise de la grande distribution, de la transformation... qui s'impliquent pour les mêmes idées que moi redonne de l'espoir, je me suis dit que les choses pouvaient changer.
Nous nous sommes mis autour d'une table et avons échangé : "quelles mesures radicales peut-on prendre pour avoir un impact moins important sur la planète ?". Nous étions tous décoiffés, tous nos repères étaient par terre, et nous nous sommes dit qu'il fallait mettre les bouchées doubles.
Je communique régulièrement sur LinkedIn pour échanger avec des professionnels. VIDEO SUR LA CEC
Je suis aussi adhérent de la structure BASE 72 , un réseau d'échanges d'agriculteurs et de techniciens innovants, qui mettent en oeuvre l'agriculture de conservation.
Nos recrutements sortent des sentiers battus
Nos recrutements sortent des sentiers battus car nous ne trouvons pas de porchers formés : nous avons embauché et formé un menuisier, un bobinier, un maçon… tous en reconversion.
Nous leur avons proposé de venir sur l'exploitation plusieurs semaines sur leurs vacances (de façon à ne pas quitter leur emploi), pour qu’il s’imprègnent complètement du métier avant de s’engager. Nous préférons former nos salariés à notre structure.
Nous venons également d’accueillir Lucie, 25 ans, responsable maternité, qui a de l’expérience ; son regard neuf nous bouscule dans le bon sens.
Nous accueillons aussi des stagiaires : nous avons été stagiaire à une époque. Les questions “cons” vous interpellent. Une question naïve peut faire vaciller une habitude vieille de vingt ans.
Conclusion : des petits pas… qui finissent par tracer un grand chemin

Chaque couvert semé, chaque salarié formé, chaque litre de lisier méthanisé n’est qu’un pas.
Additionnés, ces pas dessinent un chemin vers une agriculture rentable, régénératrice et humaine.
Voilà ma RSE : un réseau d’acteurs qui se serrent les coudes pour que le sol reste vivant et que les gens trouvent du sens.
Vous aussi vous vous interrogez ?
• Vous vous interrogez sur vos pratiques culturales : couverts végétaux, travail du sol, rotation, nutrition des plantes, fertilisation... ?
• Vous avez des problématiques de résistance, salissement, structure de sol ?
• Vos rendements stagnent ?
Nos équipes d’experts vous accompagnent sur les aspects techniques et économiques pour accroître les performances de votre exploitation agricole, en fonction de vos objectifs.